Le laboratoire le laissait perplexe tandis qu'il entrait à l'intérieur. Le quarantenaire s'attendait à un bâtiment autrement plus grand, ou bien plus petit. . . Il ne savait pas vraiment hormis le fait qu'il ne s'attendait pas à ça. Ce monde étrange ne faisait que le surprendre à chaque nouvel instant, et une surprise qui n'était que trop rarement agréable. Mais au moins un professeur, du nom de Sprinkle, l'accueillit avec bienveillance et lui proposa de s'associer avec une jeune autre participant à ce grand jeu pour la journée, ainsi, le vieil homme qu'il était pourrait en apprendre davantage.

Sans nullement rechigner, Matsuo accepta cette aide bienvenue, après tout, il était venu jusqu'ici pour cette raison précise. Car même s'il venait de passer la journée précédente à lire et relire toutes les aides de jeux, à effectuer plusieurs fois les quelques didacticiels implémentés, tout ça ne restait qu'une théorie évasive qui l'effrayée. Oui, il ne pouvait ni le cacher à lui-même ni aux autres, mais il avait peur de passer à la pratique. Fondre vers cet inconnu lui était plus que difficile, à la limite de l'inimaginable lui qui aimait tant sa routine. Certes, dans quelques mois à vivre ici, lorsqu'il aurait compris qu'il ne s'agissait pas d'un rêve et qu'il y était bel et bien coincé à jamais, l'homme banal aurait prit le coup. Sans doute aurait-il un réel job, des nouveaux passe-temps comme des nouveaux amis. Et si pour l'heure sa famille n'avait pas encore eu le temps de lui manquer, tant son esprit avait sombré dans une confusion extrême, cela ne manquerait pas d'arriver tôt ou tard.

Les présentations avec ce jeune homme furent des plus rapides, Matsuo s'inclina poliment en se présentant comme il l'avait fait toute sa vie. Notant dans son esprit le nom de son interlocuteur, Leith un garçon visiblement pleins de vie et, comme le quarantenaire le découvrirait bien vite, pas avare en parole. À peine fussent-elles terminé que le début d'une journée d'aventure et de découverte commença sur la route une du premier palier. Tant mieux, pourra-t-il au moins la découvrir ainsi, lui qui était arrivé sur la route deux et ne l'avait quitté que pour se rendre dans la ville la plus proche. Et, par chance pour lui, il n'avait encore croisé aucun pokémon sauvage et agressif.

Ainsi, aussi bien porté par une douce brise que par les paroles de son compagnon journalier, Matsuo marchait aussi paisiblement que sa situation lui permettait en direction de la route, vers une destination inconnue. Heureusement pour lui, son premier compagnon animal le suivait partout, sa présence lui était rassurante et bien que le Nidoran soit encore petit, il semblait déjà plus que prêt à montrer les crocs à tous ses adversaires potentiels. Écoutant tout ce que son brave camarade avait à dire, patientant jusqu'à la fin de sa tirade pour lui répondre et parler à son tour, aussi poliment que possible. Voyant et comprenant que ce dernier avait de nombreuses questions à son égard, questions auxquelles l'extravagant n'attendait pas forcément de réponse.

Néanmoins, après avoir replacé ses lunettes convenablement sur son nez, l'homme à la cravate négligemment noué inspira pour répondre. "Et bien, euuh, oui je m'appels Matsuo. Arashi Matsuo. Et tu peux parfaitement me tutoyer jeune homme. C'est en effet assez dommage qu'il n'y a pas de véhicule, cependant, j'ai lu que l'on pouvait se déplacer à l'aide de nos pokémons s'ils en étaient capable. Je dois t'avouer avoir parcouru plusieurs fois les, euuh, les aides de jeu afin d'être le moins perdu possible, mais ce n'est que de la théorie, dans la pratique, je crois que je ne serais pas plus avancé." L'animal à la peau rose se fit entendre à l'aide d'un fort "NIDO - NI", attirant irrémédiablement le regard de son dresseur vers lui. Ah, celui-là, quel poliçons pensa-t-il, exactement comme le chien qu'il avait étant enfant, à rappeler son existence dès qu'on l'oublié plus de deux minutes. Mais il n'avait pas tort, il faisait déjà un bon allié. Le dresseur en question laissa un rire s'échapper en reprenant la parole sur une touche à premier vu plus légère, mais qui cachait un gros fond de vérité. "Heureusement que j'ai déjà un bon allié, parce que l'esprit clair, je suis loin de l'avoir. C'est très difficile pour moi d'être ici, tout me paraît si absurde. Non, pas toi Nidodo, tu es parfait. . . Ne va pas bouder voyons."

Faussement touché dans son ego, le Nidoran détourna la tête à ses paroles et s'éloigna de quelques mètres sur la droite, continuant à marcher au rythme des deux hommes sans pour autant rester à côté. "Roooh, celui-là quand même. Aller, viens Nidoran, je vais te donner cette friandise que tu aimes tant." S'arrêtant alors en pleins milieu de la route, le quarantenaire cessa de prêter attention à Leith le temps de poser un genou au sol, farfouillant dans l'une de ses poches pour en sortir un petit sachet de friandises dont son compagnon animal raffolait tant. Lorsque deux furent dans le creux de sa main, il la tendit en direction de la créature qui accourut immédiatement les dévorer sans demander son reste, pardonnant toutes les maladresses qu'il avait pu entendre, se laissant également caresser et choyer sous la tendresse de son dresseur. Je m'excuse pour cela, dit-il à Leith en se redressant. Et mon arrivée ici est des plus. . . Une erreur absurde de ma part. C'est que mon fils avait encore fait une énorme bêtise en brisant l'un des vases favoris de sa mère, alors comme il ne comprend jamais rien à la manière douce, je l'ai puni en le privant de son téléphone. Puis ce message bizarre est arrivé, une invitation à un jeu et je ne sais pas pourquoi, mais j'ai cliqué dessus. Enfin, sans doute par nostalgie, mon premier garçon aimait beaucoup ce jeu vidéo."

Et bien, une chose était sûr, une fois Matsuo lancé lui aussi avait la parole facile, surtout en cette période délicate durant laquelle il se sentait si perdu, il avait besoin d'être rassuré, de recevoir des conseils et d'être guidé. Tout ce stress et cette peur s'accumulaient au fil des heures, s'accroissant à chaque nouvelle découverte le poussant à parler et agir parfois de manière incontrôlable.

Comme un peu partout, qu'il s'agisse d'un monde virtuel ou de la véritable terre, la théorie était une chose, mais la pratique une autre. Et mêmes si les deux se rapprochaient fortement, la pratique était, d'une certaine manière, toujours plus simple pour assimiler quelque chose. Tout du moins, lorsque l'on avait quelqu'un pour nous guider. Et s'il était certains que l'homme aurait fini par comprendre ce monde, toutes les aides qu'il avait pu lire combiné à l'aide que ce brave gaillard était prêt à lui apporter, Matsuo serait fin prêt à aborder ce monde dans les jours à venir. Tout du moins, l'espérait-il, en seconde place après l'espoir de quitter au plus vite ce monde étonnant qui n'était pas le sien, dans lequel il n'avait pas sa place et ainsi retrouver sa femme et sa famille, son travail qu'il aimait tant bien que simple. Puis, l'éclat d'un léger rire se glissa de sa bouche alors qu'il était plutôt pensif, sur les paroles de Leith lorsqu'il dit que tout était plus facile que dans la vraie vie. Ce rire ne possédait aucune moquerie, un éclat guilleret que l'on retrouverait à la fin d'une histoire drôle. Si, seulement, pensa-t-il, si seulement.

Ah, mais c'était certain qu'arriver ici ne devait être facile pour personne. Pour dire vrai, le quarantenaire n'imaginait guère quelqu'un capable de s'éveiller ici sans être perturbé, déboussolé ou en proie à une grande confusion. Si ce n'était pire, comme lui, heureusement qu'il avait immédiatement rencontré une autre joueuse pour l'aider à s'accoutumer. Il laissa un soupir las s'échapper à son tour, et bien, voilà des lèvres qui n'avaient rien de verrouillées. "Sans doute, oui, nous finirons par nous accoutumer à cet endroit, à ce MAZE, s'il est véritablement impossible d'en sortir pour le moment..." Le voilà qui se laissait abattre par ses propres paroles, reflétant en grande partie l'état d'esprit qu'il avait et qu'il essayait de camoufler derrière ses sourires et son air amical. Masque qu'il venait d'ailleurs de perdre et qu'il désirait retrouver au plus vite, aussi reprit-il plus légèrement. "Un pokémon en forme de porte-clef ? Si un jour, je viens à en avoir un, j'espère qu'il sera assez gros et expressif pour que je n'aie pas à le chercher en catastrophe juste avant une importante réunion."

Il repensa à toutes ces fois où il avait perdu ses clefs de voiture ou bien même ses clefs de maison pile au moment où il en avait le plus besoin. Alors que le plus souvent Fumiko n'avait qu'à lui dire de regarder sur le meuble de l'entrée ou la table du salon pour qu'il parvienne à les retrouver. Comme si elle possédait un don pour savoir où son benêt de mari laissait ses affaires traîner. Ah, cela ne faisait que deux jours et pourtant qu'est ce qu'elle lui manquait... Non, cesse de penser à elle pour le moment. Se dit-il. Tu es en bonne compagnie et l'on va te montrer comment ce monde fonctionne dans le feu de l'action, alors concentre toi. C'est ce qu'il fit, même si c'était dur, il savait que c'était le mieux à faire pour avancer. La pleurer n'était pas le plus important pour le moment, quand bien même cela lui fendait le cœur de devoir penser une telle atrocité. Et puis son compagnon de route, tout aussi bavard, l'aidait à penser à autre chose. Aussi, le père de famille écoutait ce que le jeunot avait à dire, acquiesçant à ses paroles, essayant de se convaincre que Leith avait raison, qu'il n'avait pas à s'en vouloir, à se le reprocher. Pourtant, il n'y parvenait pas. "Shunishi a eu douze ans il y a trois mois et c'est certains que je préfère me savoir ici que lui, même s'il se serait sans doute mieux se débrouiller que moi dans toute cette histoire, je sais qu'il jouait beaucoup aux pokémons, c'est d'ailleurs pour le dernier des jeux sortis qu'il avait voulu une nouvelle console. Puis, je suis sûr que ma femme m'en voudrait de l'avoir puni une fois de plus. Même si elle ne l'avouera jamais, c'est son chouchou. Elle aime Kozato et Yuji, c'est certains, mais un lien spécial encore plus fort l'unis à notre dernier. Et il en joue, c'est certains. Sinon pourquoi aurais-je autant de mal à lui faire son éducation ? C'est que mes deux premiers sont droits dans leurs bottes et l'ont toujours été, contrairement à ce petit démon." En disait-il trop ? Oui, sans doute et il finissait par s'en rendre compte, s'il ne s'arrêtait pas, il continuerait à parler ainsi pendant des heures. Et bien que ses paroles soient fort d'une frustration et d'une certaine colère, ces émotions néfastes n'étaient en rien tourné vers son enfant, mais bel et bien vers lui-même. Il ne pouvait se résoudre à tout coller sur le dos de son fils. C'était à lui, le père, de se faire respecter et mériter le respect qui lui était dû. Sans doute, l'avait-il oublié avec les années. Et comme il ne voulait pas s'accaparer l'intégralité de la conversation, cela le gênait plutôt, en fin de compte, il posa une question à son tour, bien assez vite pour que Leith, si ce dernier voulait rebondir sur les paroles du quarantenaire, ai à y répondre en premier lieu. " Et toi, cela fait-il longtemps que tu es ici ? Comment es tu arrivé ici ? Enfin, avec l'application, aussi, je suppose, mais qu'est ce qui t'amenas à cliquer dessus ?"

La conversation continua de se dérouler tandis qu'ils marchaient dans la direction que le jeune homme avait choisi. Lorsqu'ils arrivèrent sur place, à l'entrée d'une grotte en grande partie effondrée, tout du moins sa gueule béante l'était, Matsuo comprit rapidement qu'elle allait être le but de ce premier arrêt. Et tant mieux, cela ne pouvait tomber mieux puisqu'il était un devenu un chercheur, sans vraiment savoir comment d'ailleurs. Néanmoins, il avait pu apprendre que des fouilles étaient faisables et, qu'en tant que membre de ce groupe, il pouvait en faire davantage que la moyenne. Cependant, il avait cru comprendre que le résultat d'une fouille dépendait en grande partie de dame la chance, et lui qui était en mauvais terme avec elle se sentait un peu floué de devoir compter sur cette dernière. Peut-être dans cet univers si sera-t-elle plus clémente avec lui ? Espéra-t-il.

Sous les indications de Leith, le père de famille ouvrit son menu. Ca, il y parvenait sans trop de mal maintenant, il fallait dire qu'il s'y était repris plusieurs fois afin de lire les aides. Une fois l'application principal ouverte, il s'attaqua à la recherche de l'icône du sous-menu, celui juste à côté de l'icône représentant un sac-à-dos. En appuyant sur la petite pioche grisâtre, une autre fenêtre s'ouvrit, recouvrant le menu principal devenu moins opaque derrière. En haut de celle-ci, était écrit "Menu des Fouilles". Super, il était bien arrivé au bon endroit, encore quelques manipulations et tout serait parfait. Comme le jeune homme lui indiquait de le faire, il ouvrit les mains, sans résultat apparent. Mince, sa manipulation avait dû être faussé, ou son menu n'était pas comme celui de Leith, pas aussi simple et efficace. Aussi se mit-il à la recherche d'un quelconque bouton lui permettant de faire apparaître ces fameux outils. Dans la panique d'en trouver un, il cliqua sur la croix servant à fermer le menu. "Roooh, triple flûte !" Pesta-t-il sans donner plus de précisions quant à sa raison de râler.

Il souffla une bonne fois avant de se lancer à nouveau, sous les nouvelles indications d'un Leith bienveillant et patient. Comme pour la première fois, il ouvrit le menu principale, puis il accéda au sous-menu des fouilles, enfin, il observa minutieusement l'intégralité sans rien activer. À gauche, il pouvait voir des jauges et des chiffres, tous indiquant zéro pour le moment, à droite, il pouvait voir un panel de cases vides. En dessous de ces dernières, plusieurs petits bandeaux indiquaient des actions. Equiper Outils, Déséquiper Outils, Réparer Outils. Parfait ! C'était là qu'il fallait cliquer, et non sur la croix en haut. Aussi cliqua-t-il sur la première des actions avant d'ouvrir grand les mains jusqu'à ce que les fameux outils ne s'y matérialise. "Ca n'a pas été simple, mais maintenant que je sais comment faire, j'irais plus vite la prochaine fois. Merci de rester patient avec le vieux croûton que je suis." Dit-il en souriant amusé.

Pour la suite, comme Leith lui indiquait, il devait simplement observer les alentours à la recherche de zone brillante ? Mais comment brillerait-elle ? Simplement comme des lampes allumées oubliées ci et-là ou comme la surbrillance d'une forme plus complexe et énorme ? La question ne resta guère longtemps sans réponse dans son esprit lorsqu'il lui suffit de lever les yeux devant lui pour apercevoir à l'entrée de la grotte une légère lueur scintillante. Ce devait sans doute être là qu'il allait devoir utiliser les outils dont il était affublé et qu'il semblait porter naturellement, habitué qu'il était à en avoir lorsqu'il travaillait encore comme maçon. "Ce genre de lumière ?" Demanda-t-il malgré tout en la pointant d'une main, espérant que les points de récoltes étaient partagés par tous les joueurs et non pas comme le menu personnel. Et bien qu'il hésitait à foncer tête baissé, une chose qu'il ne faisait jamais de peur d'échouer, il entendit le murmure du jeune homme. Se rappelant avoir eu la même pensée vingt-trois années plus tôt. Oui, c'était "cool" dans l'ensemble.

"Ce n'est pas tous les jours évidents d'en avoir, mais c'est un sentiment puissant et indescriptible que d'en avoir. Même s'il y a des moments difficiles, on les aime du plus profond de notre être." Et même si ce n'était l'avis de tout le monde, c'était le cas pour lui.

"J'aurais peur d'y passer ma main" Répondit-il en rigolant à l'idée saugrenue d'un pokémon frigidaire. Essayant de s'imaginer l'espace de quelques secondes à quoi le monstre pourrait bien ressembler et, pour sûr, il y voyait déjà toute une rangée de dents pointues et acéré sur la lisière interne de la porte et dans les interstices. Quelle idée effroyable.

Ah, que ferait Shunishi à sa place dans Maze ? Resterait-il une teigne fainéante ou s'activerait-il un peu ? Étrangement, Matsuo penchait pour la deuxième solution, il était prêt à parier que son fils partirait découvrir le monde sans peur et sans doute, devenant un dresseur de légende prêt à capturer même les plus forts des créatures présentes. En fin de compte, cette aventure effrayante ne l'aurait pas été pour lui, à ses yeux encore jeune et pleins d'espoir, de je-m'en-foutiste sur les bords. Oui, ça lui aurait donné une bonne leçon et en quittant ce monde, il serait revenu plus fort et prêt à affronter la vraie vie. Le père eut honte de penser ainsi et cette idée lui parut plus effroyable encore que celle du frigo, cherchant à la chasser au plus vite de son esprit. Quel paternel pourrait bien souhaiter un tel sort, plus proche du châtiment que de la bénédiction, à son enfant ? Heureusement, Leith prit la parole à son tour, dans une réponse pleine de bienveillance et de positivité. "Sans doute..." Souffla t-il dans un sombre murmure. Oui, sans doute dans le fond, Shunishi aimait son père, un petit peu. Mais Matsuo ressentait malgré tout des doutes à ce sujet, ce qui lui fendait le cœur. Son fils aimait Fumiko, sa mère, et cela pouvait se voir à chaque instant de chaque heures, rien que dans son regard lorsqu'ils se parlaient. Mais cette attitude et ses yeux disparaissaient dès lors que le père faisait son entrée. Shunishi se repliait sur lui-même, bouder ou râler, faisait la forte tête pour s'affirmer puis décampait dans sa chambre.

Aux dernières paroles de son congénère bien plus jeune, Matsuo ne put réprimer un rire salvateur grâce à laquelle ses dernières pensées les plus sombres s'effaçaient. "Oh, je vois. Tu es comme ma femme alors, à cliquer sur la moindre offre qui à l'air ne serait-ce qu'un peu alléchante. Parfois, ce sont des virus, et d'autres fois, on se retrouve avec quarante kilos d'argile frais parce qu'il y avait une promotion. Les 2 pour le prix d'un qu'elle disait." Il se souvenait encore comme si c'était arrivé hier de ce jour incroyable où, en rentrant du travail après une longue journée, il avait pu découvrir dans l'entrée des piles d'argiles rouges qu'il allait devoir ranger. "Je te garantis qu'après ça, elle en a fait des vases." Il rigola de plus belle, revoyant les rangées de vases que Fumiko faisait les uns après les autres durant tout son temps libre. Cherchant désespérément n'importe quel coin avec un peu de place pour les y ranger. Finalement, alors que son rire s'apaisait, il put reprendre. "J'espère que tu réussis à t'adapter à ce monde en tout cas. Tu as l'air de t'y habituer plutôt bien."

Avec une maladresse et un manque de souplesse évident, le quadragénaire déposa un genou au sol juste devant la marque brillante. Equipé des deux outils, il observa son camarade et tuteur agir en premier, lui montrer l'exemple. La manière dont le jeune homme frappa contre la pierre étonna grandement le plus vieux des deux, qui s'attendait à devoir suer pour récolter des minerais alors qu'en fin de compte, pas du tout. Aussi se pencha-t-il vers la zone en surbrillance et, d'une voix faiblarde cherchant à être rassuré, demanda en venant frapper délicatement le point d'intérêt. "Comme ceci ?" Tout en terminant de frapper, la surbrillance cessa pour laisser place à un petit élément volant devant ses yeux qui termina par disparaître, laissant un message s'afficher. "L'objet ****** a été ajouté à l'inventaire". Oh, excellent. Fièrement, il se redressa dans un léger craquement des genoux, et s'exprima. "J'ai réussi ! Je crois, en tout cas. Un objet est apparu devant moi et ça m'a dit qu'il venait d'être ajouté à l'inventaire. Je n'ai pas réussi à lire ce dont il s'agissait par contre. Flûte, attends, je vais aller voir ça." Pour ceux qui n'aimaient pas attendre, il aurait fallut s'armer d'une patience incroyable pendant cet instant qui sembla prendre une éternité. "Mince, c'est pas ici. . . Roooh, j'étais persuadé que c'était ce bouton là. . . Toujours pas le bon ? . . . Diantre, je t'ai trouvé fichu inventaire !" Oui, il venait de prendre de longues minutes à patauger dans les menus, cliquant un peu partout tant il avait hâte de découvrir ce qu'il venait de récolter, comme un enfant qui voulait ouvrir ses cadeaux à noël. Tout ça pour, au final, aller trop vite en besogne et faire n'importe quoi.

Mais enfin, il l'avait eu ce menu d'inventaire, il pouvait y voir une étendue de vide rempli uniquement par les quelques pokéballs qu'il possédait ainsi qu'un nouvel objet qui n'y était pas auparavant, un Voltazelite. Matsuo n'avait aucune idée de ce dont il pouvait s'agir, qu'était-ce ? Etait-ce seulement un minéraux ou bien encore une loufoquerie de ce monde ? "C'est un Voltazelite. C'est une bonne chose ?"