On remarque très vite que le monde est rempli d'idiot qui parle ou agis trop vite. Chacun pense tout savoir sur le monde et les personnes qui les entourent. C'est stupide ... J'ai perdu foi en l'humanité après que celle-ci m'est tourné le dos plusieurs fois. Je ne suis pas une personne qui prétend être meilleure ou plus intelligente non, j'ai juste appris à taire mes pensées et ne compter que sur moi-même. Gardant un sang froid à toute épreuve, autonome et solitaire.

Pour comprendre mon état de pensée et le contexte de ma naissance, il faut d'abord en savoir plus sur ma mère : Sierra. C'était une femme quasi ordinaire, à ceci près qu'elle fréquentait des groupes d'hommes qu'on considérait de peu fréquentables. Drogue, Argent, Prostitution, bien que ce dernier ne la concerne pas elle en voyait et entendait à longueur de journée. Vivant une vie plutôt ordinaire avec des moyens modestes, elle eut le malheur de tomber amoureuse d'un homme d'affaires aux entrées d'argent douteux. Mais cela lui convenait, cette relation n'était ni officielle, ni sérieuse mais avait le mérite d'avoir des avantages : des cadeaux luxueux et un toit plus que confortable.

Pendant plusieurs années elle vécut heureuse, jusqu'au jour fatidique : elle tomba enceinte, un événement qui bouleversa sa mentalité. Doit-elle garder l'enfant ? Sachant que le père de celui-ci n'en voulait pas, que l'environnement autour d’elle était déconseillé. Et de l’autre c’était une opportunité de devenir mère ... puis, Sierra n’était pas du genre à tué cette enfant par un avortement. À cet instant son quotidien changea, elle quitta sans explication le père de cette enfant.

À partir de ce jour Sierra changea complètement pour devenir une future mère responsable et exemplaire. Elle rompit toutes ses fréquentations, elle chercha un logement et un travail adéquat en préparant sagement la venue de cette enfant, qui donna des signes de son arrivée au courant de l'hiver. Un garçon robuste qui fera le bonheur de sa mère. C'est ainsi que je suis née, enfin presque. Je suis née unique, c’est le cas de le dire, non pas synonyme du fait que je sois le seul fils de ma mère mais surtout une avec un albinisme oculaire. C'est-à-dire un iris bleu translucide, qui en rétro-illumination apparaît rouge avec une rétine peu pigmentée. En gros des yeux rouges.

Enfant j'ai toujours suivi les propos de ma mère, cela me paraissait normal d'écouter celle qui vous a mis au monde et dont l'expérience me servira. Je n'étais pas du genre rebelle ou à apprendre en effectuant les mêmes erreurs, du moins au début. J'écoutais toutes les histoires que me racontait ma mère sur son vécu, même les moments les plus sombres. C'était nos petits moment rien que tous les deux autour d'une boissons chaude, coucher sur l'unique lit que nous avions, partageant nos secrets. Je dois dire que c'était mon moment préféré de la journée même si je devais parfois lui raconter des évènement qu'un gamin de mon âge ne racontera jamais à sa mère. Nous n'avions aucun tabou et c'est pour cette raison que j'ai toujours été plus mature que certain. Je n'avais qu'elle et elle n'avait que moi, ce lien elle l'avait souhaiter depuis le jour ou elle ce savait enceinte, quelque soit le sexe de son enfant.

Depuis tout jeune je n'étais pas très bavard, les blagues et les histoires que me racontait les autres enfants de ma classe me semblaient tellement bateau et nul à côté de ceux que me disait ma mère. Mais pour ne pas les blesser ou me faire détester j'avais appris à ne pas leur dire la vérité et simplement hocher la tête à leurs histoires. De même au professeur. A force j'étais devenu presque impassible, presque faux pour ce que racontait certains enseignants à mon sujet. Pourtant il avait tort, s'il avait été un minimum attentif il aurait vu que je ne disais jamais oui en pensant non ... il avait eux-même compris ce qu'il souhaitait au vu de l'expression du visage que je leur montrais. Je ne mens pas, je dis juste pas la vérité à voix haute ou je ne l'exprime pas verbalement. Mais tout ça ma mère le comprenait et ne cherchait pas à m'obliger à me comporter autrement.

En conséquence j'étais entouré d'amis qui ne m'apportaient rien a part le fait de faire croire que j'en avait. Je préférais me réfugier là où je pouvais être moi-même les jeux vidéos et les livres. Nous n'avions pas d'argent, pas assez pour acheter des consoles ou des contes alors j'étais un simple étudiant qui allait souvent à la bibliothèque empruntant des livres ou qui se voyait offrir des séances au salle d'arcade par ses "amis". Voilà ce qu'il m'apportait finalement, de l'aide financière. Je me fiche que l'on me prend pour un opportuniste, après tout qu'est-ce que cela change ? Je leur offrais ma compagnie en échange de m'offrir des heures de jeux.

J'ai grandi, les années passent et les passe-temps aussi. J'emprunte des clopes à mes camarades content d'être accompagner en pause cigarette avec moi pendant qu'il s'amusent à raconter des ragots et ce foutre de la gueule d'autre camarade de classe.
J'étais un ado plutôt standard, pas mauvais en cours mais pas excellent, pas bavard en classe mais qu'il ne fallait pas venir chercher des noises. Je n'étais pas du genre à chercher la bagarre mais j'ai appris à me défendre, à éviter les poings ou les retourner contre mon adversaire. Du coup j'avais plutôt une réputation "neutre", je ne cherchais pas la popularité étant plutôt discret mais j'étais toujours très proche des mecs les plus "influents" qu'il soit mauvais ou bon je m'en fichait temps que je passais une année tranquille sans problème.

Pourtant il y a bien une chose qui a détruit tous mes espoirs. Ça m'est arrivé pour la première fois  à l'université, j'avais 20 ans. Je prennais les escaliers de secours pour rejoindre mon cours, trouvant les escaliers trop blindés par rapport au nombre d'élèves. Mais ce qui me surpris à été mon incapacité à lever ma jambe ... elle c'était arrêter net, ma clope au bec j'ai chuter, pris de vertige je me suis assis entre deux marche tentant de malaxer ma jambe et mon genoux jusqu'à cracher des tâches de sang me brûlant le jean par la même occasion. Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait mais cela c'était atténuer quelque longue minutes plus tard, bien sur j'étais arriver en retard pour la première fois, me valant le coup d'occuper l'attention de toute la classe pour la première fois de l'année.

En rentrant rien n'avait changé et cette sensation n'était pas revenue, du coup pas de panique j'ai continué ma vie. Mais ce n'était qu'un premier avertissement, l'avertissement physique. Le second avait été un avertissement interne qui s'est produit plusieurs mois après, au beau milieu de la nuit. Une difficulté respiratoire, je me lève en panique tentant de cracher, d'aspirer toute oxygène autour de moi. Les vertiges arrivent bien vite, je pouvais sentir mon sang bouillonner, je tente de me diriger vers la seule fenêtre de la chambre, bousculant ma mère sur mon passage. J'avais l'impression d'être brûler de l'intérieur, mes poumons ce réduisant en cendre incapable de respirer. Je porte une main au rebords de la fenêtre avant de m'écrouler, perdant connaissance. Noir ... j'étais encore conscient, écoutant ma mère paniquer à la vue de son fils au sol jusqu'au vide.

A mon réveil j'étais à l'hôpital, j'avais l'impression de me réveiller après une nuit ordinaire. Pourtant j'avais ma mère encore endormie à mon chevet ... je lève les yeux observant l'environnement ou j'étais jusqu'à ce qu'un médecin me remarque et décide de venir me voir. Il profite que ma mère soit encore endormie pour m'expliquer mon état, finalement c'était mieux de la savoir au bras de Morphée pendant son explication.

J'étais atteint d'une maladie inconnue, enfin c'est ce qu'il pensait. J'avais tous les symptômes d'une Myopathie de Duchenne qui touche tous les muscles du corps dont le muscle cardiaque. Ce qui était étrange c'est que cette maladie ne touche que les enfants de bas âges mais j'avais déjà 20 ans. C'est pour cette raison que le médecin pense à mutation ou une autre maladie au symptôme similaire. M'enfin qu'importe, le fait que je sois touchée par cette cardiomyopathie qui entraîne un arrêt respiratoire incontrôlable ou que les muscles de mon corps ce dégénèrent petit à petit jusqu'à ma mort ... ce n'est pas joyeux. Surtout quand on vous annonce que cette maladie se transmet à cause de la mère à ses fils uniquement. Je penche la tête, fixant ma mère encore endormie, mon visage n'exprime rien mais j'étais heureuse qu'elle ne soit pas là pour écouter ça. Je vais mourir, d'une mort non naturelle et ce dans quelques années. On m'annonce ne pas pouvoir vivre au-delà de 30 ans.

C'était un choc, moi qui n'était pas très expressif je me retrouve à ne plus savoir quoi penser, quoi imaginer, qu'elle futur envisager ... Je n'ai jamais repris l'école, sans donner aucune explication. A quoi bon étudier pour trouver un travail quand on ne vivra pas assez longtemps pour réellement travailler ? Pendant plusieurs jours, semaine, mois même j'ai errer, seul dans mes pensées. Toutes les histoires et les choses que ma mère m'avait appris à ne jamais expérimenter et bien je les ai tenter. Goûtant tous les alcools possible, expérimentant toute sorte de drogue, louant les services de prostitués, frapper, cogner jusqu'à saigner son adversaire ... J'ai tout fait. Il m'est arrivé au cours de ce temps-là d'être frappé par cette maladie : me bloquant tous les muscles de mon corps, perdant l'équilibre et la notion du temps. Ses crises étaient abominables, je savais qu'une d'elle me tuerait sans savoir quand. La drogue me permettant d'atténuer la douleur.

Quand un matin j'ai reçu une notification d'un de mes vieux jeux d'ado : Maze Pokemon, le téléphone traversa la fenêtre. Je n'ai pas le temps pour des jeux de gamins, jusqu'à me rappeler que c'était mon portable. Obligé d'aller le récupérer je le ramasse au bas de notre appartement cliquant malencontreusement sur le bouton me téléportant dans ce monde loin de l'ordinaire.

J'étais loin, très loin de la vraie vie. La douleur avait comme disparu, une pokeball à côté de moi. Je pris ça pour un jouet à première vue, le balançant au loin avant de me lever remarquant que celle-ci s'était ouverte : libérant un Pokemon particulier. Un tarsal aux couleurs bleutées qui semblait joyeux de me voir. Un Pokemon ? Ici ? Je rêve ? Je me frappe une première fois, me pince une seconde fois avant de reprendre ma marche cherchant des réponses dans la ville la plus proche.
On m'expliqua bien vite la situation, j'étais coincé dans ce monde fantasy de Pokemon, un starter en main avec l'impossibilité d'y sortir. Les gens que j'ai croisé ce mettait à pleurer de tristesse, de peur. L'unique moyen de sortir était de franchir les différents paliers. Sortir ? Non, je ne veux pas sortir. Ici je n'ai aucun symptôme, peut-être même pourrai-je y mourir de vieillesse après mes 30 ans ? Je n'ai pas l'appréhension de tomber en plein fight ou de ne pas me réveiller après une crise. Alors non, je ne veux pas sortir, mais est-ce que si quelqu'un arrive à monter les paliers, serait-je déconnecté ? J'ai encore tant de questions en tête.

Je m'éclipse, laissant les aventuriers dans leurs ragots et leurs peurs pour trouver des réponses et surtout profiter de cette expérience. Tarsal à mes côtés, je ne lui avais pas trouvé de nom ... pas encore. Mais elle semblait ne pas vouloir me quitter alors j'en ai fait ma partenaire.