Il pleuvait. Une trombe d'eau. De quoi recevoir une bonne douche sur la figure. Cela faisait un moment qu'Himawari n'avait pas vécu un tel événement surtout qu'actuellement, il n'avait absolument rien pour se mettre par dessus la tête que ses bras. Action totalement inutile puisque le tout ruisselait sur son corps. Même La Bouffe avait commencé à gémir, tellement sa fourrure avait absorbé d'eau, le transformant en une serpillère trop usée. En fait, le seul être a ne pas sembler être mécontent de cette météo n'était autre que l'espèce d'otarie à moitié blanche qui suivait l'adolescent depuis plusieurs jours. La bête tapait dans ces nageoires, se roulant alors dans les flaques de boue.
Le garçon observa d'un regard noir celui qu'il avait nommé Patate, parce qu'il fallait l'avouer, cette otarie était obèse. Putain, dire qu'il faut que je supporte votre présence. Mais en plus, toi, j'sais pas d'où tu viens, la Patate. Avant de tourner sa tête vers le chiot qui avait fini par s'approcher de lui, essayant de lui grimper sur la jambe tout en continuant à pleurer, comme pour le supplier de trouver un abri à cette forte pluie. Himawari secoua son membre, son réussir à se déloger de l'emprise pour finalement donner quelques tapes assez faibles du dos de l'épée maudite sur la tête de La Bouffe. Mais lâcheuuh-mooiiii ! Il finit par traîner le cabot sur plusieurs mètres, avant que l'otarie finisse par faire un plongeon dans une des flaques de boue, aspergeant les trois autres au même moment.
Le marin, apparemment content de son acte, se mit de nouveau à taper dans ses nageoires, ce qui énerva un peu plus Himawari. Non mais ça va pas ? Puis d'ailleurs, t'es pas censé être en Antarctique ?! Meugla d'adolescent
Susie avait pris sa journée. Une journée où les portes de la bibliothèque resteraient fermées. Première fois depuis la prise de son poste qu’elle s’octroyait un moment à elle. Que comptait-elle faire ? Elle ne savait pas. Aucune idée précise en tête, elle s’était munie de son parapluie et arpentait déjà les routes. Ricine bien au chaud dans sa pokeball, cette dernière refusait de mouiller ses ailes. Mais Belladonne se trouvait à ses côtés. La petite Galopa de Galar gambadait joyeusement sous la pluie, éclaboussant tout sur son passage. Elle serait bonne pour une séance de nettoyage en rentrant.
La chercheuse n’avait pas réellement mis le nez dehors, depuis l’incident de la grotte. La vie devait reprendre et elle ne devait pas se morfondre sur son sort, plus que chanceux. Quelques douleurs costales et lombaires persistaient, mais rien de très méchant. Non, le plus handicapant était cette voix. Tous ces sentiments négatifs et ténébreux qui ont afflué dans son esprit. Elle avait dû lutter pour les faire taire. Et le faire seule était encore plus laborieux. Avant son arrivée, ici, il y avait Ashley… Égoïstement elle aimerait que son ancienne colocataire et meilleure amie télécharge l’application. Pour la rejoindre. « Arrête tes bêtises, c’est à toi de sortir d’ici et pas l’inverse », se dit-elle.
Elle croisa peu de monde, la pluie avait sans doute eu raison de l’envie de sortir des joueurs. Seulement quelques téméraires bravaient la pluie. Comme ce jeune homme, qui se trouvait à la merci de ce déluge. En temps normal, elle n’y aurait prêté aucune attention et serait passée en l’ignorant. Pas cette fois.
-Vous risquez d’attraper la mort à force de rester sous cette pluie, on peut partager mon parapluie si vous voulez.
Alors que les derniers mots sortirent de sa bouche, elle se rendit compte qu’elle parlait désormais comme une vieille. Personne ne disait « vous aller attraper la mort », sauf les ceux sont l’âge était déjà bien avancée. Pourtant, trente ans, c’était encore jeune. Non ?
Décidement, cette otarie était bien plus lourde que ce qu'il pensait car celle-ci commençait à se rouler dans la boue, tapant joyeusement dans ses pattes en fixant son maître. Il avait l'impression qu'elle se moquait de lui. Himawari prit alors une longue respiration, autant pour se calmer lui-même que pour digérer chaque événement depuis. Alors qu'il espérait avoir un peu de calme, de la part de toute cette ribambelle de créatures, il a fallut qu'une dame s'approche de lui. Enfin, elle n'avait pas l'air si vieille mais était en tout cas plus âgée que lui.
Il commença à grogner dans sa barbe, ne sachant pas pourquoi elle décidait de se mêler de ses affaires. L'adolescent ne comprenait pas pourquoi tout le monde lui en voulait, pourquoi il devait toujours être le centre de l'attention. Puis, il se souvint que c'était bien la première personne qui lui adressait la parole depuis qu'il s'était réveillé loin de chez lui. Naan, ça ira. Marmonne-t-il. Plutôt mourir que de devoir se coller à quelqu'un.
Mais ça, c'était avant que Patate décide de sauter une nouvelle fois dans une flaque, envoyant alors une bonne arrosée sur Himawari qui attrapa quelques gouttes dans la bouche. Il se mit alors à tousser et cracher avant de rejoindre finalement la dame sous son parapluie, tout en boudant. Cette otarie commence à me taper sur les nerfs. Les bras du jeune homme se croisèrent, alors qu'il fixait la créature blanche éclater de rire, tapant toujours dans ses nageoires. Quant au chiot, celui-ci alla japper joyeusement vers la gentille femme, remuant la queue au passage. Je crois que je vais devenir fou avec tout ça. Un chien bleu. Une otarie qui se barre de l'antarctique. Oooh... Vous êtes bien la première humaine qui me parle depuis qu'on m'a kidnappé. Il finit par renifler, un peu désespéré et confus.
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