C'était une douce journée. Calme et reposante, où le vent frais des printemps innocents, souffle délicatement dans nos cheveux. Un vent nostalgique, un de ses vents auxquels on n'accorde que les plus beaux souvenirs des instants passés. Il sourit. Le cœur en fête, le visage lumineux. Habillé de ses plus habits pour sortir, des vêtements néanmoins casuals mais colorés, il appréciait ce moment plus qu'aucun autre. C'était une douce journée.

Les Minisanges chantent en coeur, les passants saluent avec un discret hochement de tête. Cette journée est spéciale, n'est-ce pas ?

"Bien le bonjour. Un café au lait et un thé vert à emporté, s'il vous plait !"

L'air est chargé de la douce odeur du pain chaud et de notes de café, flottant doucement dans une délicieuse symphonie. Ses boissons arrivent, il se permet de les prendre et d'y inscrire deux noms, avant de poursuivre sa route dans les allées de Southfield.
La belle Southfield. S'animant au petit matin, là où les petits gens partent travailler, s'occupe de leurs petits compagnons ou profitent des quelques brises matinales, chargé de pollens et de ces fleurs, volant au gré du vent, dans une magnifique vue qui en ferait oublié que tout ceci n'est pas le monde auxquels ils appartiennent. Ce n'était pas leurs mondes. Et pourtant, il était difficile de ne pas l'apprécier, de ne pas en vivre quelques beaux moments, des moments d'égarements. Tu l'aimais, ce monde.

Dans ces moments-ci, il aurait simplement marcher jusqu'en direction du Centre Pokémon, pour lequel il travaille. Vagabondant ici et là, à admirer les petites choses que ce monde a à lui offrir. Pourtant, aujourd'hui, c'était différent. Il avait prit son courage à deux-mains et est parti vers une destination tout à fait différente. Une petite boulangerie, qui avait ouvert ses portes il y à peu dans l'un des quartiers fleuris de la ville, à quelques lieux d'ici.

Il n'avait pas mit longtemps à la rejoindre. Cette petite boulangerie était simple, mais mignonne. Colorée, accueillante sans aucune fioriture. La simplicité, dans sa plus grande beauté. Il ajuste sa chemine bleue fleurie, rehausse son sourire et empoigne joyeusement la porte de l’édifice, qui résonne dans un agréable son de carillon.

"Bonjour !"

Tu étais calme, souriant, mais tu te savais anxieux.
Son regard parcourait l'arrière du comptoir, de manière rapide et excitée. Il y avait une cliente, un vieil homme accompagné de son pokémon, attendant certainement que l'on vienne le servir. Est-elle là aujourd'hui ? Tu espère ne pas la manquer... Il n'était pas impatient, il attendait tranquillement, avec son petit pokémon à ces cotés. Plusieurs secondes s'écoulait, et pourtant, le silence des lieux ne s'interrompait pas un seul instant. Un silence doux, rassurant, accompagné de la chaleur des pains sortant des fours.. Vous attendiez encore quelques instants, avant qu'une personne ne vienne interrompre ce silence.

C'était elle. Pandora.
Leith sourit, de toutes ses dents. Ce n'était pas la première fois que vous vous rencontriez, alors, même si vous ne connaissiez encore que peu de l'un de l'autre. Et pourtant.. Elle lui apparaissait comme un ange, comme une amant qu'il à toujours connue. Ce visage magnifique, pétillant, d'une grande candeur qui à su charmer son coeur, un visage qui pourtant, le faisait tant penser. A cette jeune femme, à cette fille qu'il à connue là-haut, qu'il ne reverra probablement plus. Mais ce n'était pas bien grave, il esperait simplement qu'elle soit en bonne santé, ou qu'elle puisse être.

C'est à ton tour. Allait-elle le reconnaître, surtout habillé d'une telle façon ? Le noir lui allait si bien, mais aujourd'hui est un jour spécial, il n'avait pas le coeur à se vêtir comme à l'habituel.

"Bonjour, Pandora. J'espère que tu vas bien, je.. Ah, oui, je t'ai emmené un thé, d'un stand non loin ! Apparemment, il est délicieux ! Je me suis dis que cela te ferait plaisir !"

Une nuée de Papillusions volaient alors gaiement dans le creux de son estomac. Leith, le fier, l'extravagant et le bavard, avait rangé toutes ses mauvaises habitudes au placard, perdant ses moyens devant la jeune femme qui avait su lui attirer quelques belles sympathies. C'est inhabituel, il faut le dire, et lui-même, ne comprenait pas tout, mais il tenta de ne pas trop chercher d'explications. Cela le rendait heureux, tout simplement.

Il déposa alors le gobelet de thé sur le comptoir, ajustant ses lunettes qui lui tombaient un peu trop souvent à son gout. Il resta là, bien pénaud, ne sachant plus quoi faire ni rien dire. Cela ne le ressemblait pas, tant pis. Il appréciait simplement présent, à revoir cette jeune femme, à savoir qu'elle commençait à prendre ses marques sur Maze.. Cet Enfer, aux airs de Petit Paradis.

Aucun d'eux ne faisaient les fiers, c'était certain. Il arrange sa coiffure quelques instants, impeccable alors, souriant comme si il n'avait jamais sourit auparavant. C'était idiot, enfantin mais il se sentait comme sur un nuage, couleur rose bonbon. Il aurait pu s'envoler haut dans les airs, se laisser guider par les affres voluptueux de douces pensées aimantes. Ressaisis-toi Leith, cesse de tomber en pâmoison !! Hélas, même ses esprits avaient perdu le fil. D'autant plus lorsque Pandora porta la boisson à ses lèvres, et sembla l'apprécier. Tout était super.

Mais la pauvre, se confondait dans ses propres mots. Elle parlait très vite, visiblement anxieuse ou très timide. Cela ajoutait quelque chose d'assez mignon et innocent à son profil, déja bien charmant. Il lui répondit alors d'un simple gloussement cristallin, sans pour autant ajouter davantage. La conversation, qui venait alors de commencer, risquerait de ne jamais s'arrêter. Et n'oublions pas qu'elle travaillait, il fallait donc la laisser tranquille.

Car même si travailler est une perte de temps, temps précieux gaché passé à des choses bien plus intéressantes et motivantes, cela reste important.

"Ha ha ha ! Oh, hum, oui ! Je prendrais.. Ha, hmm... Ca, cette chose-ci, je te prie !" s'écria-t-il en pointant alors du doigt, la première chose ayant croisé son regard soit, une tartelette aux fruits rouges.

Cependant, un bruit se fit entendre en arrière salle, quelque chose d'apparemment inhabituel, à en juger par la réaction de la jeune femme. Leith lui fit signe qu'il pouvait attendre sans problème, pour la laisser aller à l'arrière. Dans quelques instants, il sera alors à nouveau seul, et il aura certainement repris ses esprits.
Et c'est effectivement le cas. Alors, il s'est décidé à s'installer à l'une des tables présentes au sein de la boulangerie, non loin de la baie vitrée, donnant sur l'extérieur. Le monde était vraiment magnifique aujourd'hui, bien plus que tout les autres jours, allait bien savoir pourquoi. On pouvait voir les sourire sur les lèvres, les pokémons sauvages voler à l'horizon et le ciel, lumineux et rayonnant, laissait présager que le reste de la journée allait être des plus ravissant. Au point que, depuis longtemps maintenant, il a décidé d'écrire à nouveau dans son carnet. Un vieux carnet qui, étrangement, l'avait suivit dans son aventure jusqu'à Maze, comme si il avait été rattaché à son âme.

A l'exception que toutes les pages étaient blanches, effacée.

Il en dessina quelques formes, au début. Des petits gribouillis, sans aucun sens ni aucune signification, ne cherchant qu'à échauffer ses doigts et ses esprits. Puis, les mots vinrent, quelques notes fluettes et innocentes pour magnifier l'instant présent, pour déclarer ses sentiments à coucher sur le papier. Jusqu'à ce qu'une sombre pensée vienne à se glisser sur la page, la raturant de noir. Chose qu'il finit par conclure avec le visage de bonhomme, souriant.
C'est une sorte de signature, bien à lui. Les sourires qui enrayent les soucis.

Peut-être que Pandora allait revenir. Elle le devait bien, de toute manière, elle devait tenir la boutique, et lui, Leith, allait rester là à l'observer, de manière bien peu discrète. Il devrait lui-même partir travailler. Mais ces petits instants, trop éphémères, étaient bien plus important pour en passer à coté.

C'est quand même étrange, assez drôle également.
Ils ne sont plus chez eux, aucun d'eux. Ils ont atterrit dans un monde étrange et inconnu, qu'ils ont transformé en leurs "chez-eux". Un monde bien plus mortel. Et pourtant, cette vie-ci est la plus belle qu'il n'ai jamais vécu. Peut-être est-ce seulement le début. Peut-être même que les prochains jours ne seront qu'Enfer et Désespoir..
Mais les découvertes qu'il aura pu y faire valent bien tout les malheurs vécurent dans sa vie passée. Y compris.. "Cet accident".

Respire. Tout va bien. Ferme les yeux.
Hume l'odeur du pain chaud, la chaleur des fourneaux, le tintement clair du carillon, bercé par le vent.

Ton café est déja bien froid maintenant, c'est malin.