C'était une douce nuit. Calme mais quelque peu excitante, où le vent chaud des printemps innocent, souffle délicatement dans nos cheveux. Un vent nostalgique, un de ses vents auxquels on n'accorde que les plus beaux souvenirs des instants passés. Il sourit. Le cœur leste, le visage radieux. Une douce musique s'écoule dans les sombres rues de Southfield, parmi les allées noires, là où la ville montre son vrai visage.

Là où il y un public, il y à ses d’ébauchoirs. Si l'on pouvait penser que Maze attirerait principalement des enfants, de par la nature du jeu auquel elle touche, il serait bien tord de penser qu'il s'agit vraiment de ce cas-là. L'innocence et la nostalgie attirent les cœurs vieillit.
C'est alors à la nuit tombée que les Hommes se réveillent. Que les magasins ferment leurs portes et que les faibles lueurs des panneaux attirent aux pas de ses endroits, un peu à l'abri des regards, un peu à l'abri de l'espoir. A l'ombre de quelques portes dérobés, les néons scintillants invitent à la curiosité, à se laisser tenter le temps d'une soirée. Jeux d'argents, jeux de vilains, cette nuit faisait partie de ses soirs où les gens fermaient les yeux à leurs vies tantôt heureuses ou malheureuses, oubliant un instant qui ils sont, qui ils seront demain, pour apprécier l'instant présent.

Quoique l'on puisse penser, il n'y a rien de mal à penser à soi.
C'est une douce nuit.

Il était tard mais quelqu'un était de sortie, habillé pour l’occasion. Une chemise d'une blancheur immaculée, épousant délicatement sa peau et ses contours, surplombé d'une veste plus sombre, où s'effacent quelques dessins d'hibiscus grisonnant. Un pantalon noir plus commun, s'élançant jusqu'au cheville vient finaliser cette ensemble sans artifices ni fioriture. Une montre, une boucle d'oreille dorée. Et une fine paire de lunette argenté, dont l'on ne voyait principalement que les verres, ne cachant en rien ses magnifiques yeux bleu, profond tel l'océan.

Cherchais-tu à plaire ? Que cherchais-tu exactement, au beau milieu de la nuit ?
C'est l'esprit léger qu'il arpentait les rues encore éveillé de Southfield. Vagabondant ici et là, en quête d'un plaisir nocturne, d'une bouffée d'air libératrice. Il n'avait ni le cœur lourd, ni la tête dans les nuages. Il n'y avait pas non plus d'idées noires à l'horizon, de moments de nostalgies venant étrangler le moment présent. Ce n'était qu'une douce et belle soirée comme une autre, où la seule envie de vivre et de profiter, venait caresser ses lèvres.

C'est ce genre de petit plaisir, susurrer à demi-mots, que Leith tenait à profiter au moins une fois.

Il y avait un bar, dans cette rue animée. Il n'avait rien de particulier, un son léger, des gens soignés. Une ambiance tamisée, de rose et d'autres couleurs violets. Il n'y avait rien qui lui aurait donné envie de s'y rendre mais.. Fallait-il te justifier ?
Il passe le pas de la porte, la musique se fait plus forte mais enivrante, l'odeur de cigare emplissant l'air, dans un décor de vieux bistrot des années merveilleuses. Quelques tables, un billard, un juke-box et une télévision grésillante, passant des émissions que l'on aurait alors pensé oublié. Il se fait doucement à l'ambiance des locaux. S'arrêtant quelques instants au comptoir, il s'y installe, attendant que quelqu'un vienne le saluer. C'était une jeune femme,de quelques années sa cadette.

"Bonsoir, je prendrais.. Un Paradise, s'il vous plait ! Et quelque chose à grignoter, ce serait super. Je vous remercie."

Son regard vacille d'un bout à l'autre de la salle, tandis que ses jambes le font doucement tournoyer sur son siège. Que faisait-il là au juste ? Il n'avait pas souhaité y réfléchir, laissant son corps et son coeur le guider à travers la nuit noire. Pourquoi avoir atterrit ici, que faire, au mieux de tout ses visages inconnus, aux ages et aux ambitions différents ? Il n'y avait pas songé. Peut-être aurait-il attiré le regard d'une belle-âme, peut-être rejoindrait-il un compagnon de verre, ou se livrerait-il à nouveau a Morphée, pour l'embrasser lors d'une folle nuit passionnée ?

La nuit sera longue, mais quel bras sera prêt à l’accueillir ?
C'est la nuit des débauches. Lorsque les lumières s'éteignent, nul ne sait ce qu'il se passe dans le noir..