La plage… Son sable fin, ses cocotiers, son ciel bleu à perte de vue, ainsi que ses filles en bikini. Il aura fallu que Patrick reste coincé dans un jeu pour découvrir les joies des belles plages et tout son folklore. Le natif de Montargis avait en effet, jamais mis les pieds sur une plage, du moins une aussi jolie. Il y avait bien ces fameuses plages de la Baie de Somme où de Normandie, mais l’eau grise comme le ciel ne donnait pas envie de s’y plonger. Morel y allait parfois avec ses amis pour bronzer l’été et picoler comme il se doit, mais cela restait rare, préférant boire des 8-6 sur le ponton de la scène à Paris où ses environs… C’était moins glamour certes, mais ça lui ressemblait plus.

Quoi qu’il en soit, Morel se retrouvait donc sur une plage de sable fin, accompagné de Kévin qui se sentait visiblement dans son élément. Le duo avait monté les paliers assez facilement, profitant de l’impatience de ses camarades qui se sont chargés du sale boulot pour lui. Car oui, Patrick n’était pas du genre à participer aux raids, ce dernier préférant encourager de vive voix ses partenaires tout en dégustant le peu d’alcool qu’il trouvait dans le coin. Mélange de plantes fermentées, se rapprochant bizarrement de la Chartreuse et du Ricard, le breuvage que l’homme à la coupe mulet buvait était un cocktail conçu par son grenousse, du moins c’est ce qu’il pensait. En effet, la théorie la plus probable est que le natif de Montargis était tellement en manque d’alcool que son subconscient a fait en sorte que Patrick croit que Kévin lui aurait suggéré l’idée.

Patrick sirotait tranquillement son breuvage qu’il avait planqué dans une flasque, tandis que Kévin s’amusait au loin à faire des châteaux de sable, du moins c’était l’impression que cela donnait. Tout se passa bien, jusqu’au moment où…

Tout se passa bien, jusqu’au moment où… Kévin vit son château de sable réduit à néant, la faute à un mouton des plus bizarre, wattouat de son petit nom. Le grenousse commença à s’approcher de lui, lançant son regard le plus noir, quand il se rappela que son adversaire d’un jour avait le dessus sur lui du fait de son type. De son côté, Patrick se mit à courir vers la créature duveteuse pour lui lancer les plus beaux noms d’oiseaux qu’il avait

« -Pu**** de bordel de pompe à b*** !!!! T’as pas vu ce que… Bien le bonjour à vous gente demoiselle, je me prie de m’excuser pour mes propos outranciers et le fait que Kévin se trouvait sur le chemin de votre dit pokémon.

-Nousse ?

-Lâche moi la grappe, tu vois pas que je tente de m’excuser pour… Pour quoi en fait ouai ? »

Lança un Patrick qui venait de rencontrer celle qu’il considérait comme l’un de ses multiples crush depuis qu’il était arrivé dans Maze. C’était sans doute la plus belle à n’en pas juger, bien que l’homme à la coupe mulet se garda de préciser que c’était aussi l’une des seules femmes qu’il avait croisé durant son périple. Le charo qu’il était commençait à souffrir du manque de femmes, car c’était bien connu, les jeux vidéo étaient surtout réservés aux mecs boutonneux, ayant une surcharge pondérale. Le natif de Montargis commença à vouloir en apprendre plus sur sa future dulcinée qui ne savait pas comment réagir, sans doute elle n’osait pas lui dire de se taire ou de le remettre à sa place

« -Moi c’est Patrick, mais on m’appelle aussi Patoche ou le Rigolo, toi aussi t’es venu ici pour le cadre paradisiaque ? Faut dire que ça me change vachement de Montargis… Sinon tu viens d’où, je veux dire en vrai ? Je viens de France, tu sais le pays du croissant et de la baguette et de Patrick Sebastien ! »

Bien que l’homme voulu continuer sa discussion, un wailmer sauvage fit son apparition et crachat toute l’eau qu’il avait dans la gueule, aspergeant l’homme à la coupe mulet qui devint tout poisseux. Pire encore, sa coupe mulet avait fondu comme neige au soleil pour donner une vision d’horreur : un homme aux cheveux longs.